Moi c'est Jasper Charlie Hemingway. J'ai 20 ans. Je suis née le 13 Juillet 1991 à Sacramento, Californie. Je suis étudiante en lettres modernes. Je suis hétérosexuelle et je suis célibataire, mais amoureuse. Je fais partie des Inhabitants. Et j'ai la même bouille que Amanda Seyfried.

La fenêtre de la voiture était ouverte sous le soleil de la Côte d'Ivoire. Mes cheveux se soulevaient à cause du vent qui s'engouffrait dans la voiture. J'avais le visage fermé. Ma mère m'avait forcé à venir. Je n'en avait que faire d'aller voir ce psychologue. A vrai dire, parler avec des inconnus me bloquait tout simplement. Je ne supportait pas que des gens qui ne me connaissaient pas sachent tout de ma vie. Mais ma mère avait insisté et je n'avais pu qu'accepter. Je soupirais à la vue du cabinet quand nous arrivâmes à destination. Je descendit de la voiture et remit en place mes cheveux et ma robe pour me donner une allure présentable. J'entrai à la suite de ma mère dans le repère du Docteur Nills. Nous attendîmes dans la salle d'attente mon tour. Je pensais alors à la tournure que prenait ma vie. Ma mère s'était remariée, j'étais venue habiter en Côte d'Ivoire avec ma nouvelle famille et maintenant, j'allais voir un psy. L'entrée du Docteur me coupa dans mes réflexions et j'entrai dans son cabinet. C'était la première fois que j'y mettais les pieds, et même, c'était la première fois que je rentrais dans un cabinet de psychologue. J'avais toujours refusé de le faire en Californie, mais là, ce n'était pas pareil. Je ne souhaitais toujours pas le faire mais j'avais des choses en moi que je ne pouvais pas garder et même mon meilleur ami et ma mère n'étaient pas au courant. De plus, avec le secret médical, il ne pourrait rien dire. Le Docteur Nills me pria de m'installer sur le canapé en face de son fauteuil. Comme dans les films, je m''allongeai et attendit patiemment que le Docteur parle.

DOCTEUR NILLS ▬ Jasper, pourquoi êtes-vous là ?
JASPER ▬ Parce que ma mère le veut et que j'ai des choses sur le coeur que je ne peux dire à personne. Vous êtes bien obligé de ne rien révéler à cause du secret médical ?
DOCTEUR NILLS ▬ Oui, je suis obligé. Et bien allez-y je vous écoute...

Je m'installais alors de façon à être confortable et commençait mon récit comme si j'étais sur mon journal intime...

Bonjour, je m'appelle Jasper Charlie Hemingway. Oui je possède un prénom de garçon. C'était la volonté de mon père... Je ne l'ai jamais connu. Il est mort quelques mois après ma naissance d'une crise cardiaque. D'après ma mère, personne n'aurait pu croire qu'il puisse mourir comme ça sans prévenir. Il était doté d'une santé de fer et cela a anéanti ma mère qui s'est refermé sur elle même. Elle m'a élevé seule et je peux vous dire qu'elle a fait du bon travail. Je suis extrêmement fière d'être sa fille. Honnêtement, je l'admire... Ma mère était ma seule famille jusqu'à ce qu'elle rencontre le père de Jazz... Mais cette partie viendra plus tard. Donc je peux vous dire que ma mère a toujours fait ce qu'elle pouvait pour moi. Elle allait même jusqu'à cumuler deux emplois pour subvenir à mes besoins élémentaire. La vie de ma mère se résumait à ses emplois et à moi. Je ne crois pas qu'elle ai connu avant le père de Jazz d'autres hommes, ou alors je n'en ai pas connaissance. Même si elle était veuve et qu'elle s'apitoyait sur son sort, ma mère est toujours restée très jolie à se maquiller tous les jours et à bien s'habiller. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais vu ma mère pleurer mon père mais tous les soirs j'entendais les sanglots étouffés par l'oreiller qui provenait de la chambre de ma mère. Je n'ai jamais pensé que ma mère ai pu regretté ma venue au monde. Certes, c'était plus difficile puisqu'il n'y avait pas mon père et le soutien qu'il aurait pu lui apporté mais ma mère était connue pour être une dure à cuire.

A l'école, j'étais assez bien appréciée, je n'étais pas la fille la plus populaire mais je savais que je pouvais compter sur mes amis. C'est là que j'ai rencontré celui qui devint mon meilleur ami. Avec lui, tout était simple et nous avons toujours été là l'un pour l'autre. Très vite, nous fîmes les quatre cents coups ensembles. Combien de fois je me suis faite engueulée par ma mère parce que je faisais de petites bêtises. Pendant longtemps ma mère m'interdit de le voir mais ça ne m'empêchait pas de faire le mur et de le retrouver. Souvent c'était chez lui. C'est là que je fit la connaissance de Seven, sa grande soeur. Je peux pas dire qu'on a vraiment appris à se connaître. Je passais plutôt le plus clair de mon temps avec son frère. J'appris par son intermédiaire qu'elle était enceinte. Apparemment, il n'avait pas l'air d'aimer le père du bébé. Je ne le connaissais pas et donc je ne pouvais pas juger. Et puis j'avais d'autres problèmes en tête. Comme les miens par exemple. A cette époque, je devais me soucier des garçons qui me courraient après. Je n'étais pas la plus solliciter mais celui que je voulais sur le moment était mon meilleur ami.

NOM ▬ Jasp', tu veux sortir avec moi ?

C'était la première fois qu'il me le demandait. J'avais seize ans. J'étais jeune, j'avais besoin de quelqu'un et je n'ai pas réfléchi aux risques que je prenais à lui dire oui. J'ai mis ainsi notre amitié en danger à cause de ma bêtise. J'aurais du lui dire non mais je n'en eu pas le courage. Je n'ai pas eu le courage de lui briser le coeur...

JASPER ▬ Pourquoi pas !

Oui je sais, c'était une réponse pitoyable mais je ne savais pas quoi répondre. Comme si mon esprit était embrumé. Pendant six mois nous sommes sortis ensembles. Ça n'a pas vraiment collé entre nous. L'amitié nous réussissait mieux. Au bout de six mois, nous avons décidé d'arrêter de nous voiler la face (enfin surtout lui) et nous avons essayé de redevenir ami... Après ça, notre amitié n'a jamais plus été la même. Comme dit le dicton, l'amitié peut se transformer en amour mais l'amour rarement en amitié. Nous avons quelques temps avant de redevenir ami comme avant. J'avais dix-huit ans quand ma mère m'annonça qu'elle avait quelqu'un dans sa vie et que ça devenait sérieux. Pour moi c'était comme si elle remplaçait Papa. Au début je lui en ai voulu. Je lui en ai voulu de ne pas m'en avoir parlé avant, je lui en ai voulu de vouloir refaire sa vie. J'avais l'impression qu'elle m'excluait de sa vie. J'ai compris après une discussion assez longue avec ma mère qu'elle ne pensait pas à mal ect ... J'ai donc rencontré cet homme... Je ne me doutais pas un seul instant que j'allais tomber amoureuse... Comme un coup de foudre. Flynn Jazz Blackbird. Dans mon ventre, j'ai senti des fourmillements, mes mains sont devenues moites et j'avais la bouche sèche. C'est à partir de ce moment que j'ai compris ce que c'était vraiment l'amour. Je crois que j'en suis tombée amoureuse dès le premier regard.

Cependant, je ne suis pas le genre de filles à croire à l'amour au premier regard mais là, c'était comme si j'étais dans un rêve et que je ne voulais plus me réveiller. Comme nous nous connaissions maintenant, nos parents décidèrent de se voir plus souvent et donc une vraie complicité est née entre Jazz et moi. Oui j'étais la seule à l'appeler Jazz parce que je ne supportais pas son premier prénom. Nous nous tournions autour sans vraiment faire le premier pas et la première vraie difficulté arriva quand j'appris qu'il avait eu une copine avec qui il avait une fille et que cette copine n'était autre que Seven la grande soeur de mon meilleur ami. Il détestait Jazz en plus, et lui reprochait la mort de sa soeur. Je n'ai pas voulu prendre parti ni pour l'un ni pour l'autre. La deuxième difficulté fut quand nous apprîmes que nos parents allaient se marier. Ce fut le choc... Pendant quelques nuits, je ne pus m'empêcher de pleurer à chaudes larmes. J'allais éteindre l'amour que je ressentait pour Jazz pour qu'elle puisse être heureuse.

JASPER ▬ Jazz, tu sais qu’on est demi-frère et sœur maintenant ? Ou quelque chose dans le genre en tout cas.
FLYNN ▬ Ouais… Malheureusement.
JASPER ▬ Sympa…
FLYNN ▬ Tu sais très bien de quoi je parle...

Voilà, nos vies étaient scellées. Je ne pouvais que taire mon amour même si nous continuions à nous tourner autour... Je pense qu'inconsciemment, je ne pouvais m'empêcher de le faire. J'étais comme attirée à lui comme un aimant à une plaque de fer. Il était mon oxygène, ma vie, mes pensées... Je ne pouvais rien faire sans lui et mon meilleur ami me l'a souvent reproché... La vie a voulu que Jazz fasse une connerie. Il a retrouvé le chauffard qui avait tué Seven et leur fille. Il l'a tabassé à mort et a eu le choix entre le camp en Afrique et la prison. Il a choisi l'Afrique et je pense qu'il a fait le bon choix. Je n'aurais jamais pu supporter de le voir partir loin de moi surtout derrière des barreaux. Nous avons donc choisis de le suivre et j'ai tout quitté pour lui...

Je me redressais dans le fauteuil et regardais le docteur Nills dans le blanc des yeux.

JASPER ▬ Voilà maintenant vous savez tout. Au revoir.

Et je quittais le cabinet en ne me sentant pas plus légère loin de la... Mon problème n'était pas résolu.